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Lumières de l'ombre
12 janvier 2019

Nos cicatrices

 

 Il arrive que sur les blogs certains textes nous parlent ou nous touchent d'une manière particulière, en résonance avec notre propre histoire à un moment précis. Ce fut le cas pour celui-ci, et depuis qu'il a été publié, en 2015, je l'ai gardé dans un coin de ma tête, avec dans l'idée de faire un jour une photo pour l'illustrer. J'ai pu la réaliser grâce à Valentine. Trois ans après, oui, je sais que je ne suis pas rapide, mais les cicatrices ne sont pas toujours sensibles au temps non plus... En hommage aux coeurs abîmés d'une manière ou d'une autre, et qui pourtant vibrent encore. 

 

wB_Cicatrices_20170218_3085b

 

 

Connais-tu l’histoire du piano de Hölderlin ?

Non ? Alors, écoute…

Après avoir reçu l’instrument en cadeau des mains de la princesse de Hambourg, le poète en coupa quelques cordes. Au hasard. Si bien que, lorsqu’il improvisait, Hölderlin ne savait jamais quelles notes allaient retentir et lesquelles allaient rester silencieuses.

Il y a dans le piano de nos vies, bien des cordes cassées ou rendues caduques par le temps. Certaines  sont cassées depuis longtemps, depuis toujours peut-être.

Il y a des blessures qui ne guérissent jamais. Une cicatrice reste cicatrice ad vitam aeternam. Même si la plaie vive s’est refermée, il arrive qu’elle soit ravivée par un incident parfois ridicule, sans commune mesure avec la vague de souffrance  qui vient soudain te pincer le cœur. On lit une phrase, on te dit un truc insignifiant, on te parle d’un ton un peu vif, tu apprends quelque chose que tu ne savais pas ou qui ne t’était pas destiné… et hop !  Tu te heurtes à  ta corde cassée.

Pourtant avec des cordes qui manquaient et sans savoir d’avance lesquelles, Hölderlin le poète enchantait la princesse de Hambourg avec ses improvisations au piano, assez pour que Nancy Huston en parle, dans son roman déroutant mais passionnant, "Instruments des ténèbres".

Parfois on ne sait pas ce qu’on va pouvoir jouer, si on ne va pas buter sur des cordes manquantes. On le découvre quand c’est trop tard : on frappe le clavier qui reste muet, ou qui avorte d’une lamentable mélodie, fausse et tronquée. Et il arrive qu’on frappe exprès sur les mauvaises cordes pour se prouver à soi-même qu’on est nul…

Parfois au contraire, on ne s’attend à rien, on frappe le piano de la vie et il en sort quelque chose de magique qui nous surprend les premiers, et nous transporte dans le meilleur de nous-mêmes, dans le plus profond de notre Espérance…

 

Ce texte de Coumarine a été publié chez Cassymary. Il se trouve ici, "Carte blanche à Coumarine", avec mes commentaires de l'époque. Merci de tout coeur à toutes les deux... ♥♥ N'hésitez pas à aller leur rendre visite... 

Et bien sûr merci à Valentine, pour sa confiance. ♥

 

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Commentaires
S
Très belle illustration pour un texte qui l'est tout autant, sur un sujet très parlant : qui n'a pas une corde cassée sur le piano de sa vie ? Qu'elles soient visibles ou pas, les cicatrices sont autant de notes en moins sur le piano de la vie... Mais il est vrai que cela n'empêche pas de continuer à jouer avec les notes qui restent, il suffit juste de trouver la force de changer la partition... <br /> <br /> Merci beaucoup pour ce partage très touchant. Belle journée. Bises.
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C
Merci pour ce petit texte qui me touche beaucoup <3
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T
Superbement réalisée et hautement symbolique!<br /> <br /> Bonne fin de semaine chal-heureuse!
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P
Merci à tous de vos commentaires souvent très émouvants sur cette note, que ce soit pour Coumarine, pour Valentine, ou pour ma photo. ♥
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A
J'aime autant le texte que l'image. Bravo! Ce projet a pris le temps de s'accorer pour arriver à maturation!
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