Bonjour Eugénie, on m'a dit que celle  qui t'a servi de modèle portait ce prénom, alors je t'appelle ainsi. 

Je te trouve très belle, je t'ai photographiée sous toutes les coutures. 

Dommage, tu es un peu abîmée  et il y a bien longtemps que personne n'a fait la poussière. 

Tu restes magnifique cependant, de semi profil aussi. Mais tu as l'air triste. Que regardes tu ? 

Belle aussi en entier. Quel port impérial ! 

Celui qui t'a créée pouvait être fier de son oeuvre, d'ailleurs on m'a dit aussi que tu étais devenue monument historique. 

J'imagine les femmes en crinoline monter cet escalier, ça devait être beau... On m'a dit que tu avais rencontré Sarah Bernhardt, chanceuse ! Tu vis dans ce qui fût un des plus luxueux hôtels de France, le savais tu ?  

Mais aujourd'hui que te reste t-il à admirer ? 

Pour monter là haut il faut un casque lourd... 

Les murs s'écroulent, les plafonds s'écroulent... 

Il faut des étais partout

C'est un triste sort pour un monument historique.

Il te reste la visite de quelques photographes un peu fous, mais pas assez pour monter là haut, à cause des trous partout dans le plancher, des gravats qui tombent de temps en temps. Nous n'avions pas de casque lourd. 

Il te reste la contemplation des toiles d'araignée, sur cette porte que personne ne passe plus. 

Encore une photo d'escalier. Cette fois j'ai tenté le flash, ça a dû te faire un drôle d'effet. :)

Au revoir Eugénie, j'espère que quelqu'un va s'occuper de toi... 

A suivre, un peu plus tard...