Des statues, et des visages, des figures... du pouvoir. Par Olivier Roller
Je suis allée hier visiter une expo photos, et fait d'une pierre deux coups, car j'ai découvert à cette occasion le musée des moulages. Un superbe endroit !
L'expo était celle d'Olivier Roller. Portraitiste, il a photographié une quantité de personnes impressionnante, dont vous trouverez la liste ici.
Mais la série présentée au musée s'intitule "Figures du pouvoir", vous en trouverez un échantillon là, ainsi que des gros plans chez Chrys, qui a visité l'expo avant moi. Photos de politiques, financiers, publicitaires, intellectuels, diplomates, ou encore empereurs romains.
Bel endroit pour une expo, n'est ce pas ?
Surtout pour cette expo là...
Une petite espièglerie, en profitant de la présence d'une jeune fille derrière ce portrait... :)
Et là j'ai profité de la présence d'une statue, aussi perplexe que moi. :)
Sur la série exposée ici, le photographe est venu poser avec ses modèles, en fin de séance.
Dans une autre salle, une vidéo sur une séance de portraits par Olivier Roller. C'était vraiment intéressant. En gros, il n'arrête pas de parler, il saoule son modèle de mots, il fait des bruitages, "clac, clac", il fait "clic" plus d'une centaine de fois, et au final le modèle est épuisé, fait n'importe quoi, craque, s'apprête à tuer le photographe, et c'est cette dernière photo qui est retenue. Non, je blague. Quoique...
Ce qui m'a interpellée, interrogée, c'est qu'il ne cherche pas à rendre ses modèles "beaux", au contraire. La lumière est cruelle, le traitement aussi. J'ai cherché à comprendre, j'ai trouvé cette citation :
"Je pense que l’histoire de notre vie s’inscrit dans notre visage. Pour moi la peau, c'est comme un paysage, et la voir avec ses marques, sa vie, son histoire, ça m'apprend plein de choses. Aujourd’hui je trouve toujours étonnant que l’on cherche à cacher cela par la retouche, par la chirurgie esthétique, alors que ce sont juste les témoignages de l'histoire d'un homme ou d'une femme."
Et aussi :
"Il faut s’interroger sur la place que l’on cherche à occuper en tant que photographe, si c’est pour se faire des amis, il faudra dans ce cas réaliser des images qui leur plaisent. Mais si on cherche à s’exprimer, si on a quelque chose à dire, alors il faudra chercher à être soi-même quitte à ce que l'image produite déplaise au modèle ; rester soi-même c’est ce qui importe. Quand on fait les choses pour rien, pour son propre projet, juste par envie, c'est là que les choses deviennent possibles, ce qui échappe à la commande échappe à la contrainte et à l'obligation d’un résultat attendu. En faisant ce que l'on veut, on retrouve le pouvoir de faire."
Encore deux photos pour vous faire comprendre. Deux photos de Jacques Seguela. D'une part la photo réalisée et retenue par Olivier Roller pour son expo, et d'autre part la photo du même modèle trouvée sur son site officiel, je n'en connais pas l'auteur, mais je suppose donc que c'est une photo de lui qu'il aime. La différence est fascinante, n'est ce pas ?
Clic pour les avoir en plus grand.
Bref, une expo que j'ai beaucoup aimée, parce qu'elle m'a fait me poser plein de questions ! :)