14 avril 2011
Leurs mots sur mes photos
C'est émouvant lorsque quelqu'un vous emprunte une photo, lorsque l'image inspire une histoire ou des mots à un autre, lorsqu'elle trace son chemin vers un autre coeur . Outre la fierté, c'est un peu comme de lâcher la main de son enfant, le laisser libre d'aller vers d'autres horizons, d'autres regards, d'autres musiques.
Les Héphémères m'a fait ce plaisir ce matin, elle dont j'admire tant la façon de dire et de raconter. Son blog fait partie de ceux que j'ai parcourus entièrement lorsque je l'ai découvert. Une écriture à fleur de coeur, à fleur d'émotion.
Je vous conseille ce texte, au hasard ou presque. Bouleversant. Chez moi c''est cette photo là qui l'a inspirée, une de mes débuts... Et voilà cette image qui reprend une nouvelle vie, une autre vie... Merci.
En bas de l'escalier
Elle l'entend à peine respirer
Il est là, tout ébouriffé
En bas de l'escalier
De par ses pas trop usé
Il t'attend encore,
Regardera jusqu'à l'aurore...
Elle l'entend à peine pleurer
Il est là, tout accoutré
De ta chemise usée
Habillé d'amour délaissé
Il t'attend encore,
En larmes qui perforent...
Elle n'ose s'approcher
Il est là, à la fenêtre collé
Le bout du nez gelé
Sur une vitre embuée
Il t'attend encore,
Et l'espoir se décolore...
Elle le regarde, et ce chagrin la dévore
Elle le voudrait sien pour qu'il s'évapore
Elle va descendre le chercher
Cajoler, réconforter, et d'amour redoubler ...
Un poème de L.H.
---o@o---
Edition du soir :
Je rajoute ici ce poème reçu dans mes commentaires par Marie LC. Je ne connaissais d'elle que ses magnifiques photos, et voilà une nouvelle découverte... Je suis amusée et émue aussi de constater que certains voient dans cette photo un enfant, et d'autres une "dame en rouge". C'est magique !
La dame en rouge
Que fait-elle cette dame tout de rouge vêtue
En bas de l'escalier d'où elle est descendue ?
Elle attend le retour peut-être de l'aimé
Ou un de ses enfants revenant du lycée...
A moins peut-être qu'elle ne pense aux ans passés
A ce temps où les rides étaient encore bien loin
A ce temps où les hommes croisant son chemin
Sur elle déposaient leurs regards aiguisés.
Ce temps où elle portait déjà beaucoup de rouge
Temps béni des amours et des petits secrets
Temps où seul un regard sans que le corps ne bouge
Lui disait « tu es belle » sans avoir à parler.
Ce temps où sa beauté fièrement arborée
Elle vivait sa vie sans question se poser.
Mais le temps file hélas et avec lui les jours
Et disparaît soudain la saison des amours.
Mais peut-être la dame en rouge de l'image
Pense t'elle simplement à tout sauf à son âge
Et se dit que la vie lui a beaucoup donné
Et qu'elle ne cesse pas avec les feux d'été.
© Marie LC, 14 avril 2011
---o@o---
Et puis avant, la première à m'avoir emprunté une image, ce fut Lautreje, encore une femme, une écriture, une personnalité, une sensibilité que j'admire particulièrement. Ce sont mes clefs qui lui parlé, celles ci. Merci encore. Et chez elle aussi, une note presque au hasard, celle la. :)
Croire
Tout est incertain, seul le doute est vrai. Seulement le besoin de croire existe, alors croire en qui ? croire en quoi ?
Je propose de croire en soi avant de croire en l'autre.
Parce ce que tu es bien plus que ce que l'on a dit de toi
Parce que la parole de l'autre est de sa responsabilité et non de la tienne
Parce que tu agis, tu fais, tu actes chaque jour en cohérence avec tes valeurs
Parce que tu mérites de t'aimer
Parce que, qui peut te dire ce qui est bon pour toi, qui mieux que toi peut savoir où est ton chemin ?
Croire en soi est la solution pour ne pas être aspiré dans des croyances qui ne sont les siennes.
Un texte de Lautreje
---o@o---
Commentaires
alors là , ta photos de clés me parle aussi
En pleine réflexion sur un projet d'écriture et de publication , tant qu'à faire , c'est exactement ce genre de photos que j'aurais bien mis en couverture
cela ne me surprend pas que tes photos soient reprises pour des blogs de mots , tu as cette sensibilité là , celle de pouvoir illustrer par l'image et les textes
je vais découvrir tes liens
merci
la photo de l'escalier est renversante !Les deux photos sont très belles dans un genre différent et la première m'inspirerait bien un poème aussi... mais je ne sais pas écrire des poèmes comme L.H, je ne maitrise hélas que les alexandrins.
Mais je vais y penser...
Quand au second texte sur les clés (fort bien rendues d'ailleurs), je valide totalement. Pour bien aimer les autres il faut d'abord s'aimer soi-même.La dame en rouge
Si tu le permets, j'ajoute ma pierre à l'édifice, inspirée par ta dame en rouge.
La dame en rouge
Que fait-elle cette dame tout de rouge vêtue
En bas de l'escalier d'où elle est descendue ?
Elle attend le retour peut-être de l'aimé
Ou un de ses enfants revenant du lycée...
A moins peut-être qu'elle ne pense aux ans passés
A ce temps où les rides étaient encore bien loin
A ce temps où les hommes croisant son chemin
Sur elle déposaient leurs regards aiguisés.
Ce temps où elle portait déjà beaucoup de rouge
Temps béni des amours et des petits secrets
Temps où seul un regard sans que le corps ne bouge
Lui disait « tu es belle » sans avoir à parler.
Ce temps où sa beauté fièrement arborée
Elle vivait sa vie sans question se poser.
Mais le temps file hélas et avec lui les jours
Et disparaît soudain la saison des amours.
Mais peut-être la dame en rouge de l'image
Pense t'elle simplement à tout sauf à son âge
Et se dit que la vie lui a beaucoup donné
Et qu'elle ne cesse pas avec les feux d'été.
© Marie LC, 14 avril 2011Je me souviens bien de la première photo.. J'avais reconnu l'endroit pour l'avoir fréquenté..et puis la mise en scène, cette lumière, ce rouge..j'avais énormément aimé cette photo! Les mots qui l'accompagnent sont très beaux aussi, j'ai parcouru ce blog déjà et il est vrai que la dame a du talent!
Très sympa ce billet pastelleRien d'étonnant à ce que l'on vienne volontiers s'abreuver à ta source, Pastelle. L'eau en est fraîche et pure.
Merci à vous trois pour cette vivifiante complicité entre les images et les mots, qui se mettent mutuellement en valeur.
(Dis Pastelle, où diable as-tu déniché pareil trousseau?
Seraient-ce les clés du Paradis? Celles du palais de la Belle-au-Bois-Dormant? Ou des coffres au trésor d'un redoutable pirate? Ouvraient-elles des armoires depuis longtemps réduites en cendres ou en poussière? Des portes fantômes, sentinelles dérisoires gardant sans trêve quelques secrets oubliés de tous?
Et s'il y avait, dans ton antique trousseau, la clé des songes? Tu me la prêterais, dis, Pastelle?).....déjà! l'escalier me plait particulièrment! le smarches surtout: je suis "ringue" dingue de ce genre de marches , presque lisses qui ont passés des siècles et dont on peu sentir la force de l'ensemble du bâtiment
ui, je suis très spéciale dans ce genre de ressenti, mais je viens d'une île , qu'avec des cocotiers: depuis que j'habite la France: j'apprécie tout.;
)
....alors oui, elel a de quoi plaire ce cliché comme celel de ce trousseau de clés d'ailleurs..
magique tout simplment.;)))
...et sympa ces 3 passionnées de bons mots.;)))
Rouge...Offert.. Rouge
Comme tout est émouvant dans ce post, entre les mots et les images, entre ces deux photos qui pour moi ont un lien. Comme tout y est beau, terriblement beau.... A en rester sciée, alors voilà.
Offert.. Rouge
Elle semble si petite, on la croirait enfant. Encore. Peut-être l'est-elle d'ailleurs, dans sa planète. Encore.
Avec un coeur de femme, et la peau. Et son corps. Avec ses yeux plissés, son sourire. Et son corps.
Elle l'a bien descendu, remonté. L'escalier.
Parfois elle trébuche, elle glisse. Jamais vraiment usée. Pas plus que l'escalier.
Elle a froid, c'est l'hiver. Elle est nue sous le voile. Elle attend, elle espère. Elle y croit. Une étoile.
Elle a offert en vrac, on lui a tout donné. On l'a volée aussi, d'amours forts. Partagés.
Ses fous rires et ses larmes, c'est la porte à côté. Jamais fermée à clé.
Elle est presqu'apaisée, son coeur bourré de vie. A craquer. Marqueté, ciselé, offert.. Au fer rouge.
Signé : La dame en rouge.Superbe photos, superbes textes, très beaux site à découvrir aussi... Pas étonnant qu'on te prenne tes photos, elles sont magnifiques !!! Puis-je te prendre la bouquet de pâquerettes, j'aimerai le mettre en fond d'écran ? Si tu ne veux pas, je ne serai pas fâchée... Je te souhaite une très bonne soirée, bisous de fin de journée.
J'imagine volontiers la fierté et la joie qui animent le photographe quand ses photos occasionnent de si jolies interprétations. Les deux versions attachées à l'escalier sont très émouvantes. Concernant le 3ème, je ne peux que souscrire à cette idée, la confiance en soi, c'est bien la clé pour tout ! Seulement croire en soi n'est pas toujours facile...
Bonne soirée, et ravie de t'avoir rencontrée,
ClaudineVoici les clés du Paradis. Celle qui servent pour ouvrir le coeur de ta moitié. Mais à les voir toute rouillées, elles n'ont pas trouvé leur propriétés.
"- Est ce à dire que sur terre ce n'est pas le paradis ?
- Non, ici c'est le purgatoire. Le paradis c'est quand tu sera parti. Peut être te donnera donc une clé. Pour l'instant Pastelle doit les garder, son cliché peut te le rappeler".
Bise.
Très beaux textes et un première photo que j'aime tout particulièrement, emprunte de douceur et de mystère. Ces échanges autours d'une image sont passionnants, je trouve... Bises Pastelle!