Tournez manèges, une histoire de fous...
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C'est l'histoire d'un couple qui possédait deux grandes roues, une chacun. Oui, chez certains couples c'est deux assiettes, deux chiens, deux canapés ou deux voitures, ici ce sont deux grandes roues. Soit.
Et puis le couple s'est séparé. Ce sont des choses qui arrivent. Soit encore.
Mais les voilà qui se battent comme des chiffonniers pour poser leur grande roue au meilleur emplacement, le plus lucratif, la place Bellecour, le coeur de Lyon. C'est Monsieur qui a pris la bonne place les deux années précédentes. Madame n'est pas contente, normal, d'autant plus que parait il c'était elle le "cerveau" de l'histoire. De la société d'exploitation. Du business quoi.
Au bout d'un long moment, la Ville, lasse de leurs querelles, tranche et joue le rôle de médiateur conjugal : ce sera un mois l'une, celle étant là au moment de la fête des lumières du 8 décembre étant privilégiée question rentabilité je pense, et deux mois l'autre. Une sorte de garde alternée quoi. Donc d'abord la roue de Madame, puis la roue de Monsieur. Sachant qu'il faut une semaine de démontage, une semaine de remontage, et quelque chose comme 60000 euros à chaque fois, je suis un peu dubitative de l'intérêt de cette décision. J'aurais proposé un an chacun. Mais je ne suis pas La Ville.
Cependant Monsieur pas content de ladite décision arrive place Bellecour fin novembre avec ses camions pour piquer la place à Madame ! La ville lui tire les oreilles et envoie la police pour le déloger. Vilain Monsieur ! Coût de l'opération pour acheminer les 20 tonnes de matériel d'une grande roue : 35000 euros, une paille... Pour rien.
Alors Madame installe sa roue. L'ennui c'est que la roue de Madame n'est pas compatible avec la toile prévue par la fête des lumières pour y projeter des images. Voir ici ou là... Qu'à cela ne tienne Madame fait fabriquer sa propre toile. Pour la modique somme de 57000 euros.
Ensuite pour se venger de Monsieur, Madame ne démonte pas sa roue au bout du mois prévu, et occupe illégalement le terrain. Cette fois c'est à elle que la ville tire les oreilles. Vilaine Madame ! En cas de problème je me demande qui aurait été responsable...
Cette semaine Monsieur est arrivé. Et lui qui avait une grande roue avec des nacelles "classiques" et poétiques, a copié sur Madame et a remplacé ses jolies nacelles par d'autres fermées qui ressemblent à des cabines de téléphérique.
Bref comme vous le voyez la crise ne touche pas les grandes roues. Du moins, ce n'est pas la même crise.
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Je suis passée par là samedi, Madame était enfin partie, Monsieur installait sa roue. Elle n'a pas encore ses nacelles. Mais le ciel était si bleu, pour la première fois depuis longtemps... :)
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Merci à Plume, la lyonnaise toujours au courant de tout, chez qui j'ai découvert cette histoire hallucinante. Vous trouverez chez elle des photos de la grande roue dans tous ses états. Celle de Madame, celle de Monsieur, démontée, un peu beaucoup ou passionnément. Merci aussi à elle de m'avoir envoyé les documents qui m'ont permis de comprendre cette histoire de fous. Et de fric. Une raison supplémentaire pour moi de ne jamais monter dans ce truc...
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